Il y a des discussions dont on ne sait plus comment elles ont commencées mais qui vous marquent.
Comme très souvent dans les quartiers populaires d’Abidjan, les parents se retrouvent avec les voisins ou avec d’autres amis du quartier pour, dit-on, tuer le temps…
Cet après-midi-là, j’avais décidé de faire un petit tour en famille. Mon père était assis avec son meilleur pote du quartier et cela faisait un bon petit moment qu’ils discutaient.
Ordinateur sous le bras et écouteur au cou je suis venu m’installer sur une chaise, juste à côté d’eux pour rechercher un peu d’inspiration et pour terminer un article pour Mondoblog.
J’entend mon père dire : « Ah lui ! Il est devenu journaliste maintenant ! Il est sur internet pour rfi »
Je suis au centre de leur causerie apparemment.
« Journaliste ? » , cela me fait sourire intérieurement.
« Il passe tout son temps libre à coucher des mots sur le papier et sur internet, c’est un vrai journaliste je te dis », continue-t-il.
Je ne sais pas si je suis un journaliste. Je sais juste que je ne couche pas les mots : je les mets debout, je les fais danser, je les fais valser.
Je n’écris pas simplement mais je pianote. J’aime les sons, les rimes et la sonorité des mots.
Sous ma plume, les consonnes libèrent en zouglou* pendant que je coupe et décale* les voyelles.
Tout le texte vibre aux sons et aux couleurs des sonorités bien ivoiriennes.
Ainsi, le vocabulaire se fond dans l’harmonie d’un bôlo-super* au clair de lune.
L’orthographe s’envole en kpaklo* et retombe en okin-ninkpin*.
La grammaire se débrouille en kpangô*, la danse des grand-mères, mais elle n’est jamais fatiguée fatiguée*.
La conjugaison quant à elle juge la garnison de temps en temps.
Puis je publie ce savant cocktail sur le site mondoblog.org.
Mais disons-le tout haut et en chanson:
« au commencement de Mondoblog, moi je n’étais pas préseeeent, c’est quand le wagon passait que je suis monté dedans aussiiiiii ! Yoyo yo ! Hip-hop ! Yoyo yo ! Mondoblog Yoyo yo ! », dixit Yodé et Siro**
Après mon inscription pour la 5e édition, j’ai reçu un e-mail m’indiquant que je pouvais participer à cette merveilleuse aventure qu’est Mondoblog, une tribune d’expression libre 2.0.
Bref ! Aujourd’hui, je suis Mondoblogueur, peut être Mondojournaliste ou encore Mondo…
Aider moi à expliquer cela à mon père et à son pote.
Connaisseur connaît, gaou passe !
Commentaires