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Les deux géants mondiaux de la pollution ratifient l’accord de Paris sur le climat, qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Ça y est, la Chine et les États-Unis ont signé l’accord de Paris !

Le président chinois Xi Jinping et américain Barack Obama ont officiellement annoncés que les deux pays sont désormais liés par l »accord de Paris. C’était à l’occasion du sommet du G20 qui s’est tenu les 4 et 5 septembre 2016 à Hangzhou (Chine).  En effet, ils ont, dans un geste concerté, remis ensemble à Ban Ki-Moon, SG de l’ONU, les documents de ratification. Ce qui devrait accélérer la décision des autres pays.

Aussi, après avoir été durement négocié en décembre 2015, l’accord de Paris sur le climat* a été signé en grande pompe à New York, le 22 avril 2016 « Journée de la Terre ». Signé par 175 parties (174 pays + l’Union Européenne) membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L’objectif de cet accord est la réduction des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2020. Il faudra contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C. Aussi, l’accord envisage également de poursuivre les actions pour limiter l’élévation des températures de la planète à 1,5°C.

Le Parlement chinois a donc adopté samedi 3 septembre, lors de sa session bimensuelle, le texte issu de la COP21. Quant au président américain, c’est par une décision présidentielle qu’il engage son pays. En effet, pour ratifier le texte, le président démocrate aurait dû s’en remettre au Congrès à majorité républicaine, hostile aux mesures engagées. Mais, autant dire que la suite s’annonce difficile.

Encore du chemin à faire…

Beaucoup d’efforts sont à fournir par ces pollueurs durant les années à venir. En effet, la Chine doit s’affranchir de sa dépendance au charbon, principale source d’énergie du pays. La puissance communiste a encore du chemin à faire avant de devenir un modèle écologique. Car, le pays, qui tire 70% de son électricité du charbon. Il est responsable de 20% des émissions mondiales de CO2, devant les États-Unis (18%). Cependant, la Chine est certes le pays qui investit le plus dans l’énergie solaire, mais elle a aussi validé la mise en chantier de 150 centrales à charbon.

Des effets positifs sont déjà en train d’être constatés. Aussi, les niveaux de consommation de charbon du pays ont baissé par rapport aux trois années précédentes. De ce fait, nous assistons progressivement à la conversion de la première économie asiatique aux énergies pauvres en carbone.

Ces deux pays font depuis longtemps partie des mauvais élèves en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En outre, ils ont toujours été en marge des ratifications concernant ce sujet. On se souvient encore de cette tristement célèbre phrase :

« Le train de vie des américains est non négociable », assenait il y a plus d’une vingtaine d’année le président américain Georges Bush père.

Le revirement de situation ces dernières années augure d’un lendemain meilleur pour la planète. Cependant, ne crions pas vite victoire. Il faudra faire du lobbying auprès des puissantes multinationales pour qu’elles acceptent de réduire leurs gains pour mettre en œuvre l’accord de Paris. Quand on sait que ces derniers sont capables de « faire » et de « défaire » des gouvernements, la tâche s’annonce assez compliquée. Applaudissons, mais gardons un œil sur la suite.

Quel est le bilan actuel de l’accord de Paris ?

Le relai ces derniers jours de l’information de ratification de l’accord de Paris ne veut pas dire que la victoire est acquise. En effet, l’accord de Paris entrera en vigueur dès lors que 55 pays représentant au minimum 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) auront ratifié le texte.

Néanmoins, la ratification des deux poids lourds que sont la Chine et les États-Unis marque un pas décisif. Car, ces deux états représentent pas moins de 38 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En effet, ajoutés au 1 % représenté par les petits états insulaires les plus prompts à ratifier ; aux 2,5 % du Brésil, dont le Congrès a approuvé le texte le 11 août ; au 0,9 % de l’Argentine, qui a fait de même le 2 septembre, ce sont donc désormais plus de 42 % des émissions de gaz à effet de serre qui figurent dans le champ de l’accord de Paris.

Notons que, la Russie a clairement fait entendre qu’elle ne comptait pas ratifier avant 2019. Aussi, on espère que l’engagement de ces deux pays va créer une dynamique positive pour entraîner d’autres gros pollueurs comme le Canada, l’Australie et l’Inde.

*Consulter : CoP21, 30 novembre-11 décembre 2015

*Consulter : la liste complète des signataires et pays ayant ratifié l’accord (CCNUCC)

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Auteur·e

jallaski

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