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Épilogue du retour des « samarah » au pays des pharaons (2)

Je me nomme F.M, ne pas confondre avec frequency modulation, procédé de radiodiffusion. Je viens d’apprendre qu’on m’appellera dans la rue « samarah ». Peu importe. Mais, j’ai quand même un trait commun avec les récepteurs radios : je carbure au Mégahertz. Taquin et dégourdi, j’anime toujours l’endroit où je me trouve. Infatigable blagueur, j’arrive toujours à faire sourire même le plus soucieux, avec mes réflexions décalées. J’aime la vie et je sens que la vie m’aime bien également. L’écriture est aussi une autre de mes passions. Souvent insomniaque, j’écris la nuit dans le murmure de la ville.

Je n’arrive à rien capter depuis quelques semaines. Mes capteurs hertziens n’arrivent plus à déchiffrer le nouvel encodage du milieu. C’est l’arabe partout ici. Et surtout ce fameux mot « samarah »

L’Égypte, un pays anglophone ?

Je suis arrivé à Alexandrie le 15 septembre 2016 dans le cadre d’un Master 2 en Management de projets à l’Université Senghor. Mais, après plus d’un moi, je ne me suis toujours pas encore très bien acclimaté. J’avais lu que l’Égypte était un pays anglophone. Cependant, grande est ma surprise de constater que les interlocuteurs dans la rue de mon quartier ne parlent que l’arabe. Les seuls mots anglais qu’ils arrivent à sortir naturellement sont « hi ! » ou « morning ! ». J’ai rencontré dernièrement le gérant d’une petite boutique qui arrive à mieux faire. Il fait même des efforts pour sortir quelques mots en français.

Embarquement pour Alexandrie…

Mon avion a touché terre à 04h05mn du matin au Caire. Le détour par Istanbul en Turquie n’était pas pour faciliter les choses. Environ 10 heures d’escale dans des conditions pas vraiment agréables.

A l’aéroport du Caire, je rencontre d’autres étudiants de l’université qui comme moi sont aussi en mal acclimatation. Heureusement, un chauffeur a été spécialement envoyé pour nous exfiltrer vers Alexandrie à 220km, sans quoi c’était la catastrophe.

Nous sommes huit à embarquer dans le minibus en plus du chauffeur. Il est environ 5h du matin. J’essaie de rester éveiller pour enregistrer toutes les images de cette mégalopole qu’est le Caire. Mais, avec la fatigue du vol, les nombreux détours sur les immenses échangeurs et le léger vent frais, je finis par m’assoupir un moment. Une petite secousse me fait ouvrir les yeux un moment. Assis derrière le chauffeur, je jette un coup d’œil au fond du véhicule, tous les autres n’ont également pas pu résister au sommeil. C’est un véritable petit concert de ronflement.

Un véhicule sans chauffeur?

J’essaie d’éloigner le sommeil en manipulant mon smartphone. Le véhicule semble zigzaguer doucement. On mord à chaque fois les bandes blanches sur cette autoroute à 4 voies. Aussitôt, je me penche un moment vers le chauffeur et je remarque que celui-ci mène une lutte acharnée contre le sommeil. Mon cœur commence à battre la chamade. Je lui donne une petite tape sur l’épaule et il me sourit comme pour me rassurer. Le pauvre, il nous a attendus toute la nuit et maintenant son corps réclame le repos.

Je lutte également contre le sommeil durant tout le trajet pour aider le chauffeur à rester lucide. Et, je réveille quelques-uns pour entamer des causeries afin d’apporter de la présence pour le chauffeur.

Je suis catégorique pour les convaincre de rester lucide : « les amis si on dort, ON EST MORT ! Le chauffeur là il est fatigué, IL DORT ! ».

C’est le cœur en pièce que moi et mes amis « samarah » arrivons à Alexandrie au petit matin. Sacrés arabes, ils sont vraiment terribles. De vrais noctambules. Ce fut un voyage mouvementé mais, une nouvelle et belle expérience.

Un récit de F.M

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Auteur·e

jallaski

Commentaires

Garf
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Merci pour ce billet