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Egypte, le top 5 des choses qui m’ont le plus étonné

Il parait que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Sortir de son pays, de son cocon habituel fait voir des choses. Après que temps passé en Egypte, voici quelques-unes de mes interrogations pour essayer de mieux comprendre ce pays.

Q1: Egypte, un pays africain ?

Question à un million de dollars.

J’ai vécu deux années en Egypte mais j’y suis reparti sans vraiment savoir où se trouve finalement ce pays dans le monde. Avant de m’y rendre je le situais en Afrique, mais maintenant, je ne sais plus. Vraiment étrange n’est-ce pas ? Rassurez-vous je n’ai pas fumé un joint. Mais c’est juste que je suis aussi perdu que vous en ce moment.

Comme la plupart des personnes l’observent sur la carte du monde, l’Egypte se trouverait en Afrique, mais pas que ! Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, une portion de ce territoire particulier s’étend au-delà du continent Africain, plus exactement dans la péninsule arabique. De ce côté-là, l’Egypte fait frontière avec Israël et la Palestine (si on tient compte de certaines considérations géopolitiques). En attendant que les géographes ou les experts en positionnement global répondent à cette interrogation:

Ne dites surtout jamais à un égyptien qu’il vit en Afrique ou pire en encore qu’il est AFRICAIN ! Et pourtant…

Q2 : Les mosquées égyptiennes disposent-elles d’un meilleur système de sécurité que les églises ?

Loin de vouloir soulever une polémique stérile, je reste toujours intrigué par ce qui arrive aux personnes qui fréquentent les églises en Egypte. L’actualité au sujet du décompte macabre dans les églises égyptiennes ces dernières années fait froid dans le dos. Pour ma part, j’ai toujours été impressionné par les importants dispositifs militaires devant les églises dans ce pays. Surtout en ce qui concerne les églises coptes. A Alexandrie par exemple, je passais chaque matin devant ce que je considérais comme un camp militaire tellement le dispositif à l’entrée était impressionnant, avant d’apprendre bien plus tard que c’est en fait une église. Certaines églises sont mieux surveillées que les banques de la ville. C’est peut-être un peu bizarre mais ici on craint autre chose que les vols à main armée.

En ce qui concerne les mosquées, il y en a à tous les carrefours. Des grandes et des petites, aux architectures parfois grandioses et richement décorées.

Dispositif de sécurité vous avez dit ?

En tout cas, pour les mosquées d’Alexandrie que j’ai vu, il n’y avait aucun dispositif militaire devant les entrées. Le dispositif pourrait probablement se trouver à l’intérieur. Malheureusement, je n’y suis jamais rentré pour satisfaire ma curiosité. Les sachants pourraient peut-être nous éclairer.

Q3 : Soudani ? Bikem ?

L’objectif, mesdames, n’est pas de vous effrayer mais juste attirer votre attention. L’Egypte est beau et grand pays touristique. Mais si vous n’êtes pas habitués à la mentalité du coin, je vous suggère de ne pas trop vous promener seule dans les endroits peu fréquentés. Mieux vaut toujours être accompagné par un homme ou une femme. Surtout, lorsque vous avez une peau chocolatée, le niveau de harcèlement et les railleries dans la rue augmente plutôt vite. Pour une personne qui n’est pas avertie, le choc psychologique peut être difficile à surmonter, en plus dans une langue étrangère à vos oreilles.

« Bikem ! » C’est la question favorite. Littéralement : « c’est combien ? »

Pourquoi cette question me direz-vous ? Ben, je vous laisse deviner.

En fait, il paraîtrait que des jeunes filles viendraient du Soudan voisin pour y pratiquer le plus vieux métier du monde. Ainsi, toutes les filles noires seraient considérées comme telles. D’ailleurs pour un égyptien tout « black » rencontré dans la rue est de facto un « Soudani ». Mais après la finale de la coupe d’Afrique de football en février 2017, on était tous devenus des camerounais pour leur clouer le bec.

Plusieurs amies ont malheureusement subie des tentatives d’attouchement dans la rue ou dans leur ascenseur. Mesdames, ne prenez jamais l’ascenseur de votre immeuble avec quelqu’un de l’autre sexe que vous ne connaissez pas si vous êtes seule. Cela vaut également pour les hommes. Par exemple, je n’ai jamais pris l’ascenseur même quand une femme (égyptienne que je ne connais pas) me demandait de monter. Je faisais toujours signe que je préférais attendre, sait-on jamais !

Q4 : Pourquoi ne fumes tu pas ?

Attend, mais franchement quoi ! C’est moi qui passe pour la personne bizarre pour être non fumeur.

Voici une scène que j’ai vécu à Alexandrie. Un jour dans un taxi, le chauffeur me tend une cigarette.  Je lui dis que je suis non fumeur mais il ne conçoit pas que je n’accepte pas la clope qu’il me tend. Je lui demande en anglais d’éteindre la cigarette qu’il vient d’allumer, mais lui me répond en arabe avec des grands gestes en se moquant de moi.

Bienvenue dans l’une des capitales mondiales des « poumons en feu ». Sincèrement, je n’avais jamais vu des gens aussi accroc à la fumée. Les cafés à shisha sont aussi nombreux à Alexandrie que les maquis à Yopougon (Abidjan).

Si vous ne fumez pas en Egypte c’est que vous n’êtes pas fun, vous n’êtes pas à la mode. Vous devrez aussi vous y faire car il n’y a aucune interdiction sur le fait de fumer dans les lieux publics, dans le taxi et même dans les transports en commun. Pour ma part, je me suis plusieurs fois fait enfumer dans les bureaux, les taxis, les microbus de transport et même dans le bus de l’université sans pouvoir rien y faire. Une amie a même fait une crise d’asthme terrible une fois sans que le conducteur pense à éteindre sa clope malgré notre insistance.

Si vous avez un problème avec la cigarette, n’oubliez pas de vous acheter un masque à gaz avant de faire le voyage.

Q5 : Pourquoi exhibe-t-on la lingerie féminine extra sexy dans un pays si pudique ?

L’habillement en Egypte est souvent un casse-tête pour la gente féminine étrangère à la culture égyptienne. Porter un vêtement qui ne dépasse pas les genoux pour les femmes est très mal vu. Bizarrement ce sont les égyptiennes qui s’arrêtent le plus souvent pour indexer les filles « mal vêtues ».

Cependant, la pudeur égyptienne semble s’arrêter lorsqu’il s’agit de faire du cash. La première fois que j’ai vu ces vitrines sur les grandes avenues du marché, j’étais estomaqué. Des mannequins aux poitrines généreuses dans des positions extrêmement cocasses arborant des vêtements et des accessoires de hard sex. Et c’est presque partout comme cela sans émouvoir personne. Ces genres de boutiques pourraient se faire plus discrètes. En fait, ces gars-là cachent une perversité mal assumée, me suis-je toujours dit. Cette double facette rend la vie peut naturelle. Peut-être que je me trompe. Des explications seraient les bienvenues en tout cas.

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Auteur·e

jallaski

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