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Abidjan-Côte d'Ivoire: enfin des travaux sur l’axe mairie d'Abobo-samanké

Lundi 22 août, il est 16h. De retour d’une course à Adjamé, je fais un détour par le rond-point d’Abobo samanké. Le lourd vrombissement des bulldozers se mêle au brouhaha quotidien qui règne dans cette zone à cette heure. Ces engins décapent facilement l’ancien bitume en piteux état comme un couteau dans du beurre.

Un bulldozer sur le site
Un bulldozer sur le site

« Il était temps, on a trop souffert sur cette route », lance notre chauffeur de wôrô-wôrô* en prenant la déviation mise en place à cause des travaux.

Depuis le week-end dernier, la voie partant de la mairie d’Abobo au carrefour samanké est fermée à la circulation. Ce tronçon d’environ 2km fait la honte de la commune. Il existe de nombreuses voiries dégradées à Abobo et il n’y a probablement pas assez de budget pour tout réparer. Mais laisser cette voie principale dans cet état de dégradation pendant plus de trois ans, c’est difficile à comprendre. Apparemment, les conseillers municipaux et le maire n’avaient pas l’information que la rue longeant la clôture de leur bureau est un véritable chemin de croix.

Il n’y a pas de l’argent, ça c’est une évidence. Mais l’une des raisons pour lesquelles les pauvres populations endurent ce calvaire est que la plupart des responsables communaux cumulent les hauts postes de responsabilité du pays (dans notre cas, ministre dans les gouvernements successif depuis une décennie maintenant) et vivent tranquillement avec leurs familles ailleurs, dans des communes qui leurs ressemblent. Ils n’empruntent jamais cette voie pourrie avec leurs jolies cylindrées. Ils préfèrent la laisser aux gbakas* et à quelques téméraires qui s’y aventurent souvent.

C’est quand même étrange d’être le responsable d’une commune et vivre ailleurs parce qu’on trouve sa commune sale et male organisée. C’est probablement la faute des populations qui versent chaque jour des taxes. Sans rien exagérer, la commune d’Abobo est insalubre et abrite une bonne frange des gangsters d’Abidjan. A tel point qu’on hésite souvent avant de révéler aux amis qu’on habite dans cette commune qui nous fait honte. On attend encore les bras croisés celui qui va venir faire le boulot qu’il faut.

Vue d'une portion du tronçon
Vue d’une portion du tronçon

Par exemple, aucune étude n’a été menée et ne sera jamais menée sur l’impact qu’a ce nid géant de maladie sur la santé des populations riveraines. Toujours humide, même en saison sèche, cette voie présente à plusieurs endroits des piscines stagnantes et bouseuses dont on imagine allègrement l’origine de l’eau. Dans tous les cas, les conclusions d’une telle étude ne serviront à rien.

Bref, 08 mois, c’est la durée des travaux qui nous permettront ne plus faire le détour de cette voie qu’on avait laissée aux gbakas*. Bientôt on pourra venir faire ses courses dans les superettes et autres boutiques qui longent cette avenue, j’aurais moins d’appréhension sur les baguettes de pains de la boulangerie qui y est installée. Bientôt on pourra prendre sereinement un taxi et lui dire Abobo-samaké sans qu’il ne démarre en trombe, vous laissant à la merci des gbakas*.

Lien youtube sur l’état de dégradation de l’axe mairie d’Abobo-samanké. (ajouté le 27 avril 2016)

*Wôrô-wôrô : taxi communaux
*Gbaka : mini-bus de transport
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Auteur·e

jallaski

Commentaires

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