Jallaski

Pindariquement parlant

Pindarique, c’est le mot d’ordre de ce billet.

Je suppose que tu es pindariquement en train de chercher la signification de ce mot.

« Loin de vous tenir un discours pindarique, je voudrais juste vous parler d’elle »,

Elle est belle pour qui sait détecter la beauté intérieure ; Elle est grande pour qui sait évaluer la taille ; Elle est aimable pour qui l’a déjà rencontré

Vêtue de grâces ; Elle est souvent tombée en disgrâce ; Ses fils, sans grâce, s’acharnant les uns sur les autres

Pourtant nos pères l’ont bâti au prix de mille efforts ; Les dos aux rayures de feux sous le soleil de plomb ; Les chemins furent tracés en éventrant sa belle forêt luxuriante

Des chemins en fer ; Certains d’asphaltes ; Et d’autres nus et poussiéreux

La rigueur des travaux et les complaintes des travailleurs ; Le travail forcé poussant nos pères à bout de force ; Pas une gorgée d’eau pour étancher leur soif

Soif de liberté et de justice ; Recherchée dans les soulèvements populaires ; Dans les actes héroïques et les affronts au maître

De Rubino ou l’extermination du peuple Abbey ; A la marche des femmes sur Grand-Bassam pour la libération de leurs hommes ; En passant par le Rassemblement Démocratique Africain

La protestation enfle ; La colère gronde ; La pression sur le maître s’accentue

Inévitablement les canons tonnent ; Les fusils crachent leurs feux et les arrestations s’enchaînent ; Les herbes humides de sang témoignent de la violence des affrontements

Au milieu de tout ce brouhaha ; Une lueur d’espoir ; Les corps lourds et fatigués guettent la moindre nouvelle

Ça y est, on nous l’accorde enfin ce 07 août ; Quoi donc ? ; Le droit inaliénable de tout peuple de disposer de lui-même

Nos pères l’ont souhaité de tous leurs vœux ; Il est enfin là, joyeux anniversaire à toi pour tes 56 ans ; Joyeuse fête d’in-dépendance à tous les ivoiriens.

Ma pensée s’est pindariquement envolée aujourd’hui vers ce mot caché dans un recoin de mon subconscient et… j’ai écrit, écrit, écrit…Merci Pindard.


Côte d’Ivoire : les rhinocéros de la réserve d’Abokouamékro en danger

Attraction première pour les amateurs de safari, les rhinocéros blancs (Ceratotherium simum) de la Réserve de Faune d’Abokouamékro sont des vestiges de la belle épopée qu’a vécu la Côte d’Ivoire.

Un projet titanesque

Parmi les grands chantiers initiés par feu le président Félix Houphouët Boigny figure en bonne place la réalisation d’un paradis touristique aux portes de la capitale politique, à environ 33 km de Yamoussoukro.

A la différence des autres aires protégées de la Côte d’Ivoire, la réserve, d’une superficie de 20 430 ha, devait être entièrement clôturée. La faune locale n’étant pas assez riche, un projet d’introduction d’animaux était prévu.

Le vieux* voyait grand. Des animaux exotiques des grandes savanes d’Afrique du Sud tels que des zèbres, des gnous, des springboks, des rhinocéros étaient même annoncés.

Après maints remous, c’est finalement 7 230 ha qui sont clôturés de grillages de fer soutenus par des potelets en béton en 1988.

757 animaux appartenant à 16 espèces sont introduits progressivement jusqu’en 1993, année de la dernière vague. Ces animaux ont été capturés dans les Parcs Nationaux de la Comoé (Bouna)* et de la Marahoué (Bouaflé)*. Concernant la faune exotique, deux espèces sont finalement venues d’Afrique du Sud, il s’agit de 6 éléphants et 5 rhinocéros blancs.

Plus de 4 milliards de FCFA ont été investis dans ce projet titanesque.

Un héritage en pointillé…

Avant 2002, la réserve recevait en moyenne plus de 20 000 visiteurs par an, dont plus de 90% de touristes étrangers, venus visiter la ville de Yamoussoukro et sa basilique.

Bubale (Alcelaphus buselaphus) dans la Réserve de Faune d'Abokouamékro
Bubale (Alcelaphus buselaphus) dans la Réserve de Faune d’Abokouamékro

Les amateurs de safari étaient parfaitement satisfaits de la visite. La végétation à dominance herbacée, le magnifique relief dominé par la colline des ambassadeurs et l’abondance d’animaux facilement visibles fascinaient le visiteur.

Cependant, de violentes tensions entre les gestionnaires de la réserve et les populations des sept villages périphériques, à cause des dégâts répétés des animaux de la réserve sur leurs cultures ont conduit à la destruction de ce joyau touristique.

En effet, certains animaux, surtout les éléphants, ayant réussi à se frayer un passage dans la clôture constituée de grillage et de potelets en bétons, s’attaquaient aux cultures environnantes. Ces conflits les hommes et la faune ont finit par exacerber les populations riveraines.

Résultats des courses: toute la clôture de la réserve est détruite en 2002, au grand plaisir des braconniers, qui n’en demandait pas moins.

Aujourd’hui, ce potentiel faunique a fortement diminué malgré les patrouilles de surveillance. Les rhinocéros blancs, emblèmes de la réserve, au nombre de sept, sont en fuite depuis avril 2002.

De nombreuses recherches ont permis de localiser, en 2010, quatre rhinocéros en compagnie d’un troupeau de bœufs dans le village de Brou Ahoussoukro (préfecture de Bocanda, au centre du pays). Ceux-ci auraient menacé de charger des paysans en partance pour les travaux champêtres.

Les services forestiers de Bongouanou ont également signalé la présence de deux rhinocéros dans la sous-préfecture de M’Batto, plus précisément aux alentours du village de N’Drikro (non loin de la zone Bocanda).

Ces animaux de par leur simple présence ont semé la panique au sein de la population qui croyait avoir affaire à des monstres ou des génies, puisque ces animaux ne sont pas originaires de la région et sont donc inconnu des villageois.

Ces rhinocéros, principales curiosités dans la réserve, courent le risque d’être abattus ou braconnés, ce qui serait une grande perte pour le tourisme ivoirien.

On ne connait pas précisément leur effectif actuel. La principale solution envisagée pour l’instant est leur capture et leur réintroduction dans la réserve, à l’intérieur des enclos provisoires, en attendant la réhabilitation de la clôture.

Espérons que tout sera mis en œuvre pour éviter l’extinction de cette espèce exotique qui, au fil des années, s’est bien acclimaté à son nouveau territoire.

*Parlant de feu Félix Houphouët Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire
*Parc National de la Comoé (Bouna) au nord du pays et le Parc National de la Marahoué (Bouaflé) au centre


Salubrité en Côte d’Ivoire, le retour de « maman bulldozer »

Nous sommes en 2012 et « maman bulldozer* » fait fort.

« Je ne savais pas que les trottoirs du boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé pouvaient être si propres et dégagés. Regarde, on aperçoit même les premiers bâtiments du Plateau là-bas au loin »,

« Hum ! Donc il y avait une voie bitumée par ici et on faisait un grand détour. Le marché de Sicogi de Yopougou avait occupé à lui seul près de 300m de voirie »,

« C’est l’anarchie au pays mon frère, même les maquis et les boîtes de nuit sauvagement construits à la rue princesse de Yopougou viennent d’être rasés par maman bulldozer ».

Les ivoiriens découvrent Abidjan sous un nouveau jour.

Des kilomètres de constructions anarchiques détruites, des déguerpissements forcés, des ratissages des vendeurs ambulants, le nettoyage des dépôts sauvages d’ordures, l’ouverture des ouvrages de drainage des eaux obstrués par des constructions sur les caniveaux, même les arrêts incontrôlés des gbakas* et autres véhicules de transport en pleine chaussée pour déverser leurs clients ont cessé.

« On respire mieux à Abidjan maintenant », entendait-on.

Autant d’actions qui ont valu à cette dame de fer les félicitations du gouvernement pour le travail abattu et l’affectueux surnom de « maman bulldozer » par les ivoiriens, car la casse elle connait!

Mais apparemment toutes ces actions de l’imposante Anne Désirée Ouloto, imposante dans la forme et dans le fond, ministre de la salubrité urbaine, n’ont pas dû plaire à tout le monde. Un remaniement ministériel en novembre 2012, lui confie un nouveau portefeuille, celui de la famille et de la protection de l’enfant. Les loups aux longues dents tapis dans l’ombre y sont probablement pour quelque chose.

En moins d’un claquement de doigts, c’est le retour au chaos habituel. Je comprends mieux maintenant l’expression : « Chassez le naturel et il reviendra au galop ».

Nos loups et maîtres loups libérés s’adonnent au rattrapage des fonds perdus dans cette affaire de déguerpissement. Les commerçants sur les places publiques sont revenus plus nombreux que jamais. Le business à Nangui Abrogoua et dans les autres marchés d’Abidjan est redevenu florissant. Les billeteurs* des mairies ont retrouvé le sourire et les installations sur les trottoirs vont bon train. Les chauffeurs des véhicules de transport ont également réinvesti les trottoirs et les chaussées, pourvus que les bandes de gnambros* qui règnent en maître sur les trottoirs et autres carrefours reçoivent leur kish*. Les montagnes d’immondices ont inévitablement repris leur place.

« Au-delà du mental, le problème de l’Afrique est génétique », dixit les patrons*.

Drôle d’élus locaux que nous avons. Il n’y a jamais assez d’argent pour les travaux publics, rien ne marche, mais leur train de vie lui ne sait plus marcher, il court et s’envole.

Vraiment, si ce n’est génétique, quel est donc le problème ?

Le retour de maman bulldozer au poste de ministre la salubrité urbaine et de l’assainissement depuis janvier 2016 suscite beaucoup d’espoir. Les échos des activités en cours de réalisation par son ministère sont bons pour redorer le visage d’Abidjan et même des villes de l’intérieur du pays.

L’opération zéro tolérance lancée fait déjà tâche d’huile. Mais tout ce travail ne pourra se faire qu’avec le soutien des élus et des collectivités territoriales. Autant dire que ça va barder.

*maman bulldozer : surnom donné au ministre de la salubrité au vu des nombreuses actions de casse qu’elle a entrepris et aussi à cause sa forme généreuse ;
*gbaka : mini-bus de transport intercommunal ;
*billeteur : surnom donné agents communaux commis pour la distribution et le recouvrement des taxes auprès de commerçants dans et aux abords des marchés ;
*gnambro : groupe de jeunes autoproclamés syndicats qui perçoivent des taxes lorsque les véhicules de transport garent et prennent des passagers sur leur territoire ;
*kish : argent;
*les patrons : un groupe d’artiste zouglou.


Côte d’Ivoire, agriculture vs forêt (1) : « peut-on appliquer nos lois ? »

Le verdict sans appel est tombé ce mercredi matin.

1 an et 6 mois de prison et une amende de 1 million de FCFA, telle est la décision de la justice.

Les deux mains sur la tête, K. est inconsolable. Il semble ne plus avoir la force pour tenir sur ses jambes. Accroché aux deux gardes pénitentiaires qui le conduisent, il se laisse trainer comme un vulgaire sac de patate.

Les membres de sa famille venus le soutenir ne cessent de couler des larmes. Triste scène qui ne laisse personne indifférent. K. laisse derrière lui une femme sans grand moyen financier et six gosses.

« Où allons-nous trouver une telle somme d’argent ?, où ? », sanglote la femme de K. assise à même le sol.

Les prochains mois seront difficiles pour cette petite famille privée de sa cheville ouvrière. En plus, la parcelle qu’ils entretiennent depuis quelques années maintenant vient d’être saisie. Il leur est formellement interdit d’y retourner pour quoi que ce soit.

Elle continue malgré tout de plaider pour qu’on lui permette de récolter quelques produits pour nourrir sa famille, mais en vain. Les agents patrouillent constamment en forêt. La cabane en banco qui leur se sert de logement est en cendre. Sans toit et sans moyen, elle se retrouve livrée à elle-même au cœur de la ville.

La justice est certes sans cœur, mais K. et sa famille sont également sans scrupule. Installés dans une forêt interdite à l’exploitation agricole, ces derniers pratiquent une agriculture extensive et se plaisent à ne respecter aucune règle.

K. a tout perdu aujourd’hui car il a sous-estimé la loi. En plus de son ancienne exploitation de cacao, il vient de créer deux nouvelles plantations malgré les injonctions des agents forestiers après ses récentes tentatives découvertes et détruites. Pis, il s’adonne également au commerce de parcelle et installe d’autres agriculteurs.

Droit de l’homme, défaillance de l’Etat, malversation des gestionnaires des forêts, peut-on réellement appliquer nos lois forestières ?

Autant dire que les personnes comme K., il y en a à profusions dans nos forêts interdites d’exploitation. A ce rythme, l’Etat doit se préparer à construire chaque mois de nouveaux pénitenciers, s’il veut appliquer le nouveau code forestier promulgué en juillet 2014.

Comment est-on arrivé à ce stade-là ?

A suivre…


Papier journal, une seconde vie qui ne rassure pas

Un peu partout en Côte d’Ivoire, beignets, gâteaux, bananes braisées, pains et autres mets sont généralement servis avec comme seul emballage, du vieux papier journal. Dans les écoles primaires et secondaires, les boutiques de quartiers et les abords des voies publiques, c’est le même constat. Il arrive même que certains enfants après avoir goulûment dégusté leurs beignets, lèchent ou mâchonnent un bout de cet emballage pour en retirer tout le suc de leur met.

Un emballage moins cher

En effet, la prolifération de ce type d’emballage est due à la surproduction et à la mévente de certains journaux. Après la vente dans les kiosques à journaux, le surplus est bradé à certains acheteurs qui entretiennent des commerces parallèles de vieux journaux. Ceux-ci les revendent quand ils n’en ont plus besoins aux petits commerces ou aux boutiques pour l’emballage de leurs produits.

Ceci dit, c’est un emballage pratique, facilement disponible et très prisé pour son prix très bas, entre 25 et 50fcfa le journal entier. Face à cette utilisation massive du papier journal comme emballage alimentaire, il convient de s’interroger sur l’opportunité de cet emballage.

Adapté pour l’alimentation ?

Tous les emballages pouvant entrer en contact avec les denrées alimentaires doivent répondre à des exigences, de façon à ne communiquer aucun goût aux aliments ni laisser migrer certains de leurs constituants.

Notons que dans le cas précis des journaux, ils sont généralement fabriqués à partir de papiers recyclés, des extraits ou déchets de bois et d’huiles minérales provenant venant de produits pétroliers.

Les substances chimiques utiles lors du tri et du recyclage du papier usagé coûtent beaucoup trop cher. Pour minimiser les coûts de production, les tris et les traitements sont souvent réduis. Le papier recyclé est donc à la base déjà contaminé. A cela viennent s’ajouter les phtalates* des encres et vernis d’impression des journaux.

Les encres colorées modernes (et certaines recettes anciennes) font appel à l’usage de pigments très toxiques (métaux lourds en général) et d’additifs stabilisant qui peuvent être de puissants allergènes (isocyanates* dans certaines encres modernes), notamment lorsqu’ils sont respirés.

Les pigments sont souvent dilués dans un solvant (eau, alcool ou autre solvant organique). Certains solvants sont toxiques quand ils sont respirés, avalés. Les encres d’impression contiennent de nombreuses substances différentes. Cela représente une source importante de toxicité. Il est recommandé de ne pas les laisser à portée des enfants.

Les papiers imprimés ou contenant d’une façon ou d’une autre de l’encre, ne doivent pas entrer en contact avec les aliments, surtout quand on ne maîtrise pas l’origine des encres utilisées.

Seulement voilà, quel emballage alimentaire est-il proposé à toutes ces braves personnes qui essaient de gagner dignement leur vie par un petit commerce, vu que les emballages plastiques sont également interdits d’usage ?

« Si je n’ai pas le plastiques et qu’on m’interdit le journal, c’est peut-être avec les cahiers de mes enfants que je vais vendre », ironise ma vendeuse de beignet matinal.

Peut-on nous rassurer que ces journaux sont imprimés avec de l’encre végétal et traités pour accueillir, pour une seconde vie, des aliments ?, comme c’est le cas dans certains pays développés où toute une industrie s’est développée autour de ces types d’emballages.

« Je vous invite à déguster mes beignets servis dans un journal de la place datant du mercredi 25 mai 2016. Miam! Très bon je vous assure ».

*Phtalates : Groupe de composés chimiques dérivés de l’acide phtalique servant à produire des résines et des colorants
*Isocyanates : substances chimiques très réactives, extrêmement volatiles à l’état gazeux ou liquide utilisé dans le secteur industriel (papier, textile, adhésif, isolation, etc.)


Abidjan-Banco : qualité douteuse de l’eau utilisée par les « fanicos »

Aux premières lueurs du jour, la rivière Banco située à proximité de l’autoroute entre les communes d’Adjamé et Yopougon est prise d’assaut par les fanicos*. Les linges tendus à même les herbes à la mi-journée présentent un concert de couleurs vives et étincelantes avec l’action du soleil de plomb.

De nombreuses balles de vêtements disposés çà et là, les fanicos sont en pleine action. Le matériel de travail se compose d’une grosse pierre polie autour de laquelle est posé un vieux pneu de voiture. Le torse nu pour certains, les pieds dans l’eau et un savon à la main, ils s’attellent à terminer le plus rapidement possible la lessive.

« Il ne faut pas trop faire attendre les clients sinon ils ne vous confient plus leurs vêtements », affirme l’un d’eux.

Le savon artisanal utilisé communément appelé kabakourou*, est un mélange de soude caustique et d’huile de palme porté à ébullition et transformé manuellement en boule à la fin du processus. C’est sa dureté et sa résistance à l’usure qui lui a valu se sobriquet.

« Avec un petit morceau de savon de 100fcfa, on peut laver des dizaines de vêtements », nous a confié D.

Les vêtements abondamment savonnés sont battus sur la pierre, polie par l’usure. La lessive se fait dans une sorte de lac créé par la jonction entre la rivière Banco et la lagune Ebrié et le séchage sur les herbes environnantes. Figurez-vous que la même eau est utilisée pour laver et rincer les vêtements. Étrange non ? Cette eau doit avoir des vertus qu’on ignore. Jamais elle ne se salit pour eux.

En saison de pluie, la lagune reprend ses droits dans cette zone ce qui n’est pas fait pour déplaire aux fanicos. Ils profitent du renouvellement de la qualité de leur eau de lessive. On doit donc attendre la pluie pour que cette eau dans laquelle la lessive est faite tous les jours soit un peu renouvelée.

Lorsqu’on sait également que la lagune Ebrié est fortement polluée par les rejets d’ordures, les eaux usées et autres vidanges des domiciles, on se demande bien entre l’eau apportée par la lagune et celle du lac des fanicos, laquelle pollue l’autre.

Plonger un appareil de mesure de pollution dans cette eau risque probablement d’endommager l’appareil. C’est peut-être pour cela que les services de métrologie de la pollution lagunaire ne font jamais de prélèvement et des mesures dans cette zone. La lagune n’a qu’à se débrouiller pour s’auto-purifier, sinon qu’elle en discute avec la mer qui peut éventuellement la soulager.

Malgré la couleur sale de cette eau de lessive des gamins trouvent le moyen d’organiser des parties de baignades sous le regard indifférent des fanicos. Ceux-ci ne s’inquiètent guère du caractère boueux que prend petit à petit l’eau avec l’agitation des enfants.

Le faible coût de la prestation des fanicos oblige, de nombreux abidjanais continuent de leur confier leurs vêtements, malgré tous les risques que cela comporte. Espérons qu’ils savent vraiment dans quelles conditions sont traités leurs vêtements. Une professionnalisation de ce métier s’impose.

*Fanico : « Laver le linge » en langue Malinké
*Kabakourou : « cailloux » en langue Malinké